
La sophrologie, la relaxation, oui bien sûr, mais avant tout l’entrainement : vélo, natation, course. Oui, le yoga c’est bien, mais si tu pratiques le yoga tous les jours, tu seras champion de yoga, pas d’apnée.
Stéphane Mifsud
De nombreux apnéistes pratiquent le yoga. Comme pour l’entrainement physique, il est bien de savoir ce qu’il peut nous apporter dans notre discipline et comment l’utiliser. Le yoga est une activité complète qui, par la respiration et les postures, soulage le stress, permet de se centrer sur son souffle et apporte une grande souplesse du corps : en cela il est une triple richesse pour notre sport.
Je ne développerai pas, dans cet article, la partie liée à la respiration et je n’évoquerai pas le pranayama (héritage de Jacques Mayol), qui fera (sans doute mais pas sûr) l’objet d’un autre article. Pourquoi ? Parce que même si je pense cette approche très intéressante et qu’il faut s’y pencher pour connaître les possibles, je n’en suis pas (du tout) spécialiste, n’y ayant, personnellement, jamais eu recours (mais ça viendra peut-être) : l’enchainement de séries d’apnées poumons pleins ou poumons vides, à sec, sur votre lit ou dans votre salon vous donnera, déjà, des bonnes clés de compréhension de votre corps et de votre mental. Si vous prenez l’habitude d’aller dans les spasmes, vous trouverez le chemin pour vous détendre. C’est un chemin qui est, selon moi, assez personnel car très intuitif.
Si je dois me référer à ce que j’ai vécu, j’ai fait mes premières séries d’apnées hypercapniques à sec devant la télévision, parce que – naturellement – le cerveau est en ondes alpha lorsqu’on regarde la télévision : il ne consomme rien, on ne pense à rien et l’image nous occupe. Le temps passe plus vite. Ça a été la première étape. Elle m’a permis de comprendre qu’il fallait trouver un état mental dans lequel :
- Soit on réussit à ne penser à rien,
- Soit on réussit à ne pas retenir ses pensées,
- Soit on réussit à se maintenir sur une ligne vibratoire neutre (je ne sais pas comment l’expliquer autrement, une sorte de son de bonze intérieur, comme une vibration calme de votre organisme). La détente mentale entraine, de facto, la détente musculaire.
Je suis passé à la seconde étape quand, spontanément, le bruit et l’image de la télé ont commencé à me déranger : j’avais besoin de calme pour me centrer sur ma relaxation, trouver cette ligne vibratoire et profiter des bienfaits de ces moments d’apnées. Et plus j’ai avancé dans la pratique silencieuse, plus j’ai affiné mes ressentis. J’ai fait quelques tests en autohypnose également – qui m’ont amené très loin dans la détente mentale et des séries d’apnées avec une musique relaxante, très agréables aussi. Parfois, des images s’imposent à moi, particulièrement quand je suis stressé. C’est comme si mon inconscient m’envoyait quelque chose pour me détendre. En ce moment, c’est moi, sous une cascade d’eau chaude et la chaleur de l’eau détends tous mes muscles, un à un. Et plus ils se détendent, plus je m’apaise, plus je rentre dans un état de relaxation profond dans lequel le temps ne compte plus.
Ce que je veux dire c’est que vous trouverez, sur internet, des tonnes d’informations sur la pratique du pranayama, la sophrologie, l’autohypnose : n’hésitez pas à faire vos propres recherches. Mais si vous vous entrainez seul(e), à sec, chez vous, vous trouverez tout autant d’informations en vous : c’est l’une des nombreuses richesses de l’apnée, un formidable voyage intérieur pour qui sait regarder et écouter. Je pense personnellement que faire le chemin seul nous permet d’être davantage en adéquation avec le fonctionnement de notre corps et de notre cerveau : on trouve mieux ce qui convient parce que des clés nous sont suggérées. C’est ensuite plus simple de retrouver le chemin, lors d’une prochaine apnée. Et c’est également plus simple de mettre au point notre propre protocole No Warm-Up. Ayez simplement confiance en vous, sortez de votre zone de confort et le reste suivra.
Dans cet article, je souhaite aborder l’intérêt de certaines postures de yoga pour travailler la souplesse du corps, fondamentale dans le geste technique, particulièrement en monopalme (épaules, dos, bassin, hanches) mais également pour les bipalmeurs qui mettent leurs bras en triangle de tête. J’envisage cet article comme un premier pas vers l’introduction du mouvement ondulatoire en monopalme.
Par avance, désolé : cet article est un enchainement d’exercices, mais il me semble indispensable.
Je profite de cette introduction pour vous recommander cette chaîne You Tube, qui est excellente pour l’ensemble des exercices que l’on va voir (et bien d’autres ) : Yoga Style
Souplesse des épaules et des omoplates
Intérêts des exercices :
- Meilleure position et mobilité du corps en descente poids constant, dynamique sans palme (DNF) et dynamique monopalme (DYN) ;
- Plus grande souplesse thoracique, pour une meilleure capacité ventilatoire / pulmonaire,
- Excellente position hydrodynamique des bras au dessus de la tête.
Il existe de nombreux exercices pour l’assouplissement des épaules et des omoplates. Il ne s’agit là que de quelques exemples, comme base de départ.
Exercice 1 : pratiquez l’exercice suivant une dizaine de fois, en vous concentrant sur votre ventilation, jusqu’à ce que le mouvement devienne aisé.
Exercice 2 : bras tendus, derrière le dos, croisez vos mains et remontez vos bras le plus haut possible sans les plier. Maintenez la position haute une vingtaine de secondes et redescendez doucement. Refaites l’exercice 5 à 6 fois. Vous pouvez également faire cet exercice en restant droit.
Exercice 3 : ce que vous faites à droite, vous le faites à gauche : changez de bras après chaque mouvement.
Exercice 4 : enchainement complet dos – épaules – omoplates – nuque :
Souplesse du dos, zone dorsale et lombaire
L’intérêt des exercices est surtout pour les monopalmeurs : la souplesse de la zone dorsale et lombaire est négligeable pour le mouvement en bipalme, mais fondamentale dans la propulsion en monopalme. Plus cette zone sera souple, plus vous serez hydrodynamiques dans l’eau.
Exercice 1 : étirez tranquillement le dos. Si vous avez des difficultés à toucher le sol avec les mains, c’est une bonne opportunité pour utiliser la visualisation. Droit, dos relâché, les mains essayant de toucher le sol, ventilez doucement et, à chaque expiration, visualisez simplement que votre nez touche vos genoux ou que le bout de vos doigts effleure le sol. Progressivement, votre dos va se relâcher et vos doigts vont toucher le sol. Continuez l’exercice et la visualisation jusqu’à ce qu’une plus grande partie de vos mains touche le sol (la paume entière, idéalement). Ne forcez pas, la souplesse vient avec le temps et la pratique.
Exercice 2 : c’est la position de la charrue. Quand vous l’avez, stabilisez là. Réalisez cette position 5 à 6 fois, tranquillement, en prenant le temps de ventiler correctement.
Exercice 3 : c’est la position du chameau. Quand vous l’avez, stabilisez là. Réalisez cette position 5 à 6 fois, tranquillement, en prenant le temps de ventiler correctement.
Exercice 4 : le demi-pont. L’exercice sollicite les épaules et le dos, deux parties échauffées précédemment.
Exercices 5 et 6 : mobilisent les épaules et l’ensemble du dos. Ces exercices sont idéaux pour les personnes qui placent leurs bras en triangle de tête (hydrodynamisme).
Exercice 7 :
Enfin, vous pouvez terminer sur l’enchainement suivant, votre dos et vos épaules étant, à ce stade, parfaitement détendus :
Souplesse hanches et bassin
Intérêts des exercices :
- Développer et adapter la souplesse des jambes, important moyen de propulsion, au geste athlétique,
- Développer la souplesse du bassin pour le maintien d’une position hydrodynamique (et donc une glisse optimisée avec un effort moindre),
- Les mouvements du bassin jouent sur la liberté de mouvement de la colonne (et facilitera les exercices précédents).
Exercice 1 : allongez-vous sur le dos et posez votre cheville gauche sur votre cuisse droite. Passez votre main gauche entre vos cuisses et entrelacez vos doigts derrière le genou droit. Si vos mains ne se touchent pas, enroulez une sangle autour de votre cuisse droite. Utilisez vos bras pour ramener le genou droit vers la poitrine, tout en appuyant votre avant-bras gauche contre votre cuisse gauche pour ouvrir la hanche gauche. Veillez bien à ce que vos épaules et votre dos restent au sol. Prenez 5 respirations profondes puis répétez de l’autre côté. Réalisez l’assouplissement 5 à 6 fois pour chaque côté.
Exercice 2 :
Je vous laisse avec ces quelques bases de travail. C’est un article qui peut sembler rapide, mais de votre côté, normalement, il doit y avoir du boulot 😉
Sources :
© Alex Voyer – visuel principal de l’article
Super intéressant ces ressources, merci.
Merci Pascal !
Très intéressant! Je mets en pratique très vite
Merci
Merci pour vos articles très instructifs. Je vous informes que les vidéos sur Youtube Yoga Style ne sont plus disponibles. C’est dommage, car certains exercices sont difficiles à réaliser sans démonstration.
Connaissez-vous d’autres sources pour illustrer votre article ?
Bonjour Tony,
Merci pour l’info, je l’ignorais. Il vous suffit de taper, sur You Tube « souplesse épaules et bassin » pour tomber sur tout un tas de vidéos gratuites et très bien construites. Vous avez également la chaîne Gaia (payante, USD90 / an) qui est une mine pour les étirements, le yoga, la respiration et les recettes (entre autres). Ce qui compte, surtout, c’est de comprendre ce que vous avez besoin d’assouplir pour votre mouvement, vous trouverez ensuite des infos un peu partout sur le web. Excellente fin de journée.
Magnificus
Bonjour,
La vidéo Souplesse des épaules et des omoplates exercice 4 n’est plus disponible, est-ce qu’il serait possible d’en avoir une autre merci beaucoup ! 🙂
Bonjour Joel, je glisse 3 vidéos ici, du coup. Essayez de trouver votre routine qui fait un mix des 3 selon vos besoins.
• Vidéo 1 : https://www.youtube.com/watch?v=67kp-GIxkRw
• Vidéo 2 : https://www.youtube.com/watch?v=f9d_zGlwtVc
• Vidéo 3 : https://www.youtube.com/watch?v=IBBYACX5Hz4